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Les Gardiennes

Autre

Anciennes ouvrières du textile, Margot, Hannah, Suzanne et Rose ont milité dans leur jeunesse au sein de la même organisation syndicale. Après avoir travaillé ensemble toute leur vie, elles ont décidé de vieillir ensemble. Rose, qui a perdu la mobilité et la parole, est prise en charge par les trois autres. Entre les repas, les tâches ménagères, les balades et les rêves de chacune, le quotidien est bien rôdé. C’est dans cet univers de débrouillardise et de tendresse que débarque Victoria, la fille de Rose. Quarantenaire et divorcée, elle travaille sans relâche et tente de mettre de l’ordre dans sa vie. Sa décision est prise : sa mère rejoindra une maison de retraite médicalisée et l’appartement sera mis en vente. Pour faire face à la menace d’effondrement qui pèse sur leur petit écosystème, les gardiennes s’allient et organisent le sabotage des plans de Victoria, à coups de sororité et d’espièglerie. La fille de Rose est prise dans leur toile : ses affaires disparaissent, la clé de sa chambre d’enfant se volatilise, le temps et l’espace se brouillent. L’intérieur de l’appartement, rempli de babioles, de nappes et meubles, se transfigure. Tout autour, dans le brouillard des marécages, les gardiennes redeviennent sorcières, dépositaires de savoirs qui disparaissent. Et si, par l’épreuve de la transmission filiale de mère(s) à fille, les cinq héroïnes sortaient du labyrinthe un peu métamorphosées ?
Avec cette septième création, Nasser Djemaï, directeur du Théâtre des Quartiers d’Ivry, questionne la place des personnes âgées au sein de notre imaginaire collectif. Il donne à son histoire un ancrage réaliste fort, avant de la faire basculer dans le fantastique. L’effritement de la frontière entre monde visible et monde invisible s’accompagne d’un glissement de la langue, qui se charge d’images. Une dizaine d’années après Invisibles, qui racontait le quotidien de quatre retraités algériens, anciens travailleurs immigrés, l’auteur et metteur en scène conjugue au féminin la question de l’abandon des aînés. Il imagine des femmes puissantes, à la fois déesses et clowns. Débarrassées des faux-semblants, elles ont fait de la vieillesse un terrain de jeu, plein d’enthousiasme et de surprises. Revendiquant leurs désirs, leurs fantasmes et leur liberté, ces gardiennes sont portées par un formidable quintet de comédiennes qui irradient la scène.

Prix:

25 € plein tarif. Détails des tarifs sur le site du TNP.

Théâtre National Populaire

8 place Lazare Goujon 69100 Villeurbanne,

Du 29 novembre 2023 au 6 décembre 2023

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