Chotteau dit Maupassant, comédien Jean-Marc Chotteau

"Il aura fallu ce maudit confinement pour que je me plonge, tête baissée, dans la lecture des Contes et Nouvelles de Maupassant … D’abord ceux que je connaissais déjà et dont j’avais un vague souvenir pour les avoir survolés dans mes études secondaires, d’autres dont je ne connaissais que les titres, d’autres encore dont j’avais vu des adaptations pour le cinéma ou la télévision et enfin, avec un appétit croissant, tous les autres, pris au hasard dans les deux volumes de l’excellente édition de La Pléiade... Quelques 300 contes, à raison d’un, deux ou trois par jour, que je me donnais comme un rendez-vous, une respiration, un voyage, à un moment où une inexorable épidémie nous inventait sans cesse de nouvelles frontières. C’était devenue une dévorante addiction. Mais une de celles qui soignent et vous font vous retrouver, vous et la vie.
Car c’est la vie que nous offre Maupassant, dans ses joies, dans ses drames, quasiment toujours dans ses absurdités, ce qui lui permet de nous la transformer, parce qu’elle n’est pas toujours drôle, en farces. Un remède contre le désespoir, finalement.
Maupassant me subjugue par sa qualité de visionnaire et de metteur en scène. « Voir, tout est là » écrivait-il à Flaubert. Et ce qu’il voit, il nous le livre dans un style limpide, d’une grande simplicité, avec des mots justes, d’une lecture particulièrement aisée, que tout acteur-conteur se réjouit de donner à entendre. Une écriture quasi cinématographique, qui explique pourquoi tant de réalisateurs ont porté à l’écran un si grand nombre de ses récits."

Jean-Marc Chotteau